Sujet corrigé d’une dissertation littéraire par Mr Badji professeur de lettres modernes.

Sujet : Pour Camus, l’absurde est le sentiment qui « naît de cette confrontation entre l’appel humain et le silence déraisonnable du monde.»
Discutez cette affirmation en montrant, d’abord, que la littérature exprime l’absurdité de la vie, le désespoir ; l’angoisse existentielle ; ensuite, qu’elle peut être un moyen de divertissement et enfin vous démontrez qu’elle est avant tout un travail esthétique.

Proposition de plan

1ère partie : l’écrivain, de par ses propres réflexions, exprime la condition humaine (littérature engagée).

2ème partie : Face à un monde déraisonnable, la littérature demeure une thérapie qui apaise notre angoisse existentielle (littérature distractive)

3ème partie : Pour donner sens à la vie, la littérature devient un espace d’expérience et d’exploration des nouveaux langues (la littérature esthétique).

NB : Cas pratique d’une dissertation traitée entièrement                                                                                    1. Schéma de l’introduction
a. Amorce du thème selon le contexte
b. Rapport logique avec le sujet (situation restreinte)
c. La reprise du sujet (le sujet est court)
d. La reformulation
e. La problématique
f. Le plan

2. Schéma du développement.
Phrase de présentation
a. 1ère partie : la littérature engagée
Argument1 : la littérature diagnostique les maux de la société.
Argument2 : elle les dénonce afin de trouver des solutions adéquates.
Conclusion partielle + Transition
Phrase de présentation
b. 2e partie : la littérature distractive
Argument 1 : la distraction à travers l’imagination,
Argument2 : la distraction à travers la découverte d’autres réalités                                                              Conclusion partielle + Transition
Phrase de présentation
c. 3e Partie : la littérature esthétique
Argument1 : l’esthétique personnelle de l’écrivain
Argument : l’esthétique commun (goût esthétique commun)                                                                  Conclusion partielle

3. Schéma de la conclusion
Bilan de l’analyse 
Point de vue 
perspective

Proposition d’une introduction

Les bouleversements du XXe siècle perturbent les conceptions artistiques. Ainsi, de la révolution surréaliste succède la première guerre mondiale tandis que la seconde guerre mondiale provoque des doutes quant à la cohérence d’un monde qui est devenu, par conséquent, déraisonnable, installant par la même occasion, dans les cœurs des humains, terreur et angoisse existentielle. C’est probablement dans cette perspective que Camus pense que la prise de conscience d’une chose par l’artiste nécessite parfois une lutte acharnée entre deux positions contradictoires pour faire valoir la liberté et la vérité.

Autrement dit, raisonner dans un monde déraisonné est-elle la seule vocation de littérature de l’absurde ? Pour une meilleure prise en charge de cette problématique, nous pourrons voir, d’abord, comment la littérature exprime l’absurdité de la vie ; ensuite, nous essayerons d’analyser la littérature comme un moyen distractif ; et enfin nous développerons sans nul doute la dimension esthétique de la littérature.

Proposition d’un développement

Le souci de tout écrivain engagé consiste à mettre à nu les diverses facettes qui menacent l’intégrité humaine, et cela sous une double casquette.

D’abord, l’écrivain, sensible aux imperfections sociales, révèle les maux de ce monde pour mieux les corriger. C’est pourquoi, face à une société qui menace l’intégrité du genre humain, une société en déperdition de ses valeurs primaires qui la régissent, la littérature ou du moins l’écrivain averti prend des initiatives d’urgence pour s’enquérir de ce qu’il considère comme menaces pour sa communauté. Cette mission salvatrice demeure, en effet, sa propre identité. Conscient du poids qu’il porte aux épaules, son devoir d’agir l’incombe ainsi à se muer en un révolutionnaire, c’est-à-dire un acteur engagé afin de pouvoir diagnostiquer les maux qui gangrènent les projets de son peuple. C’est dans cette perspective qu’il met son art et son talent d’écrivain pour témoigner sa gratitude envers ce dernier.

En termes plus clairs, il doit dénoncer les injustices d’où qu’elles viennent. D’ailleurs, au courant du XXe siècle, la littérature de cette époque se donnait pour vocation première de subvenir aux besoins ou aux aspirations de sa société. C’est probablement dans ce militantisme que s’orientent ou du moins que s’inscrivent les écrivains du mouvement existentialiste qui se donnaient pour objectif de trouver des solutions à ces imperfections sociales. D’où la nécessité pour Jean-Paul Sartre, écrivain engagé du XXe siècle, de nous présenter des personnages en prise avec le caractère absurde de l’existence, mais cependant responsables de leurs actes.

Ainsi, pour ce dernier, l’écrivain engagé dans l’univers du langage doit « faire en sorte que nul ne puisse ignorer le monde et que nul ne s’en puisse dire innocent.». De cette assertion, il sied de comprendre que l’engagement social consiste, aussi, à promouvoir les aspirations de l’homme selon les exigences du temps. Pour eux, l’homme doit se libérer des contraintes sociales qui l’empêchent de s’épanouir et de jouir pleinement ses prérogatives. Par conséquent, l’écrivain est celui qui cherche à comprendre les problèmes de la société pour mieux les prendre en charge. Une telle appréciation trouve son expression dans cette citation de Camus qui nous dit que « le but de l’art, au contraire, n’est pas de légiférer ou de régner, il est d’abord de comprendre ».

Comprendre les souffrances de son peuple demeure l’arme la plus efficace pour aplatir les racines du mal, comme ce fut le cas de François Mauriac qui, dans son œuvre la Condition humaine (1939), trouvant son sujet au cœur de l’actualité, c’est-à-dire dans des luttes et des conflits qui bouleversent le monde, pose le problème du sens de la vie et de son absurdité. Dans ces cas de figure, on peut dire, donc, que la littérature est le témoin privilégié des réalités de la société qui l’a vue naître.

En outre, devant ce monde tragique, l’espèce humaine est en désarroi constant et vie dans une angoisse existentielle sans précédente. L’allure et la croissance des techniques, l’absence d’idéologie forte ainsi que le déséquilibre mondial, placent l’homme au centre d’une situation misérable voire même angoissante et agaçante. Ce désespoir est un dégoût constant qui pousse bon nombre d’écrivains et artistes à être à cheval avec des principes dans la conception de leurs œuvres. Il est de leur mission de dénoncer les injustices politiques ou scientifiques. L’écrivain est dans cette posture un sage qui contrôle les agissements illégaux des pouvoirs politiques. C’est d’ailleurs un constat qu’on peut faire dès le XVIe siècle ; un courant dans lequel le genre humain est remis à sa vraie place, c’est-à-dire il avait fait la promotion des connaissances de l’homme afin d’assurer son accomplissement sur tous plans.

Ainsi, une réussite de ce projet fera de ce dernier un homme complet qui agit avec justesse, car comme le souligne Rabelais en citant le sage Salamon que « Sagesse n’entre point en âme malveillante et que science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Cette citation atteste bien l’ambition des écrivains à vouloir traduire les inquiétudes de la société. En d’autres termes, faire de la société des modèles à suivre. C’est d’ailleurs le plus grand souhait de l’auteur de L’Etranger qui, conscient des dangers parasites qui voilent la face de la société de son temps, déclare que « Le rôle de l’écrivain, du même coup, ne se sépare pas de devoirs difficiles.

Par définition, il ne peut se mettre aujourd’hui au service de ceux qui font l’histoire : il est au service de ceux qui la subissent ». C’est de cette position salutaire que Camus et tant d’autres écrivains engagés préviennent l’homme du danger permanent qui le soumet dans des circonstances peu louables. Une relation franche devrait naître, alors, entre l’artiste et son peuple afin que ce dernier puisse trouver des solutions adéquates pour pallier ces angoisses existentielles. C’est dans ce sens que Camus nous avertit, dans sa Conférence prononcée dans le grand amphithéâtre de l’université d’Uspal, L’artiste et son temps, que « Tant qu’une société et ses artistes ne consentent pas à ce long et libre effort, tant qu’ils se laissent aller au confort des divertissement ou à celui du conformisme, aux jeux de l’art pour l’art ou aux prêches de l’art réaliste, ses artistes restent dans le nihilisme et la stérilité ».

On voit clairement que l’ambition de Camus est beaucoup plus vaste que celle de ses prédécesseurs. Pour lui, l’homme ne doit nullement être assujetti à des conformismes traditionnels. Son devoir est de se révolter contre toute injustice qui nuit sa liberté. Ainsi, pour lui, devant ces malheurs récurrents, la société a l’obligation de mutualiser ses forces pour vaincre ces pesanteurs de la vie. C’est l’idée de son œuvre intitulée La Peste ; une œuvre dans laquelle tous les personnages, conscients de la prédominance de la maladie et des dangers encourus, décident de se liguer pour vaincre ce fléau qu’ils considèrent comme endémique.

En résumé, la littérature devient une tribune où se débattent les questions existentielles et les écrivains invitent le lecteur à la réflexion et à l’action pour abréger ces angoisses existentielles. Cependant, force est de constater que face à un monde de désintégration et de turpitude, les écrivains se muent en thérapeutes pour soustraire les souffrances humaines.
On a remarqué, alors, que durant toute son existence, l’homme a toujours été tributaire de son imagination tout en l’utilisant comme moyen de distraction et cela sous diverses formes.

D’abord, les écrivains ont toujours voulu, à travers la littérature, offrir aux lecteurs l’opportunité de voyager dans l’imaginaire au moment de la lecture. En effet, toute réception d’une œuvre par la lecture consiste à le faire découvrir des histoires imaginaires. C’est la raison pour laquelle, les défenseurs de la littérature distractive conçoivent des récits imaginaires pour mieux faire adhérer et accrocher leurs lecteurs. Elle devient, donc, un moyen évasif qui soustrait ou du moins abrège nos souffrances le temps de la lecture. Il faut par-là souligner que cette interaction tourne à l’avantage de ce dernier, car lecture faisant, il purifie tous les soucis qui empêchent son épanouissement ; et cela grâce à des histoires imaginaires racontées par l’écrivain.

Une telle dimension prérogative du livre est saluée par Charles Louis de Secondat de Montesquieu qui nous dit, dans ses Pensées diverses, que « Je n’ai jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé ».

Il sied de comprendre que cette position illustre bien la fonction distractive, thérapeutique de la littéraire, car nous dit-il encore que « « Le livre est un souverain remède ». L’espace littéraire devient alors une sorte d’oasis dans le désert de la vie. C’est la raison pour laquelle Julien Green soutenait qu’ « un livre est une fenêtre par laquelle on s’évade ». Quand nous lisons certaines œuvres nous sommes propulsés dans un monde extraordinaire où tout est merveilleux, onirique. C’est pourquoi il n’est pas exagéré de soutenir que la première motivation de celui qui ouvre un livre semble être la recherche de moments d’évasion. C’est dans cette même optique que nous devons ranger la position de Kléber Headens pour qui le roman est intrinsèquement lié à la distraction.

C’est pourquoi il lance cette déclaration : « Dès que le romancier laisse imprimer le mot ‘’roman’’ sur la couverture de son livre, il prend l’engagement de distraire ». La littérature est donc un refuge pour les cœurs en détresse.

Par ailleurs, la littérature nous donne, mieux encore, l’opportunité de découvrir les réalités du monde, d’être en contact avec d’autres civilisations, de découvrir d’autres paysages. Ainsi, il faut dés présent le souligner que lire, c’est voyager, or, voyager c’est de s’oublier un moment pour pénétrer dans l’univers des pages. Ainsi, émerveillé ou stupéfait par ce monde merveilleux, c‘est-à-dire différent du tien, le lecteur se délecte en trouvant du plaisir qu’il ne peut trouver nulle part. D’où la nécessité pour les écrivains de prendre en compte cette finalité distractive afin de pouvoir satisfaire leurs attentes. Une telle position est manifeste dans la poésie romantique où nous assistons la communion entre le poète
avec des éléments de la nature.

Le paysage naturel constitue une véritable source de distraction non seulement pour le poète, mais aussi pour le lecteur ; car le poète demeure inéluctablement le miroir de ce dernier. Ainsi, ce pèlerinage dans les livres pour découvrir la beauté de la nature est manifeste métaphoriquement dans la poésie hugolienne en relation avec d’autres thèmes.

C’est probablement dans ce sens qu’il met en valeur la « Tristesse d’Olympio », dans Les Rayons et les Ombres, un poème dans lequel il nous fait découvrir la beauté magnifique de la nature par le truchement de la contemplation en disant qu’
« Il contempla longtemps les formes magnifiques Que la nature prend dans les champs pacifiques ; Il rêva jusqu’au soir ; Tout le jour il erra le long de la ravine, Admirant tour à tour le ciel, face divine, Le lac, divin miroir » Il convient de souligner que la lecture de cette citation nous fait retenir certaines expressions comme « nature », « magnifiques », « rêva », « Admirant », « lac, » qui traduisent effectivement la conception de la littérature évasive. Mieux encore, elle nous transporte dans un monde intelligible devant la « face divine ».

En plus, l’évocation des faits réels ou irréels permet à l’écrivain de jouer un double rôle à savoir satisfaire le lecteur en l’instruisant. Lire, aussi, c’est apprendre par la découverte. Une telle position constitue la devise des classiques qui pensent que la littérature doit « plaire et instruire ». D’ailleurs c’est la finalité intrinsèque du théâtre. Toute œuvre théâtrale est vouée à cette double vocation, car elle est née et faite pour l’exécuter. Ainsi, ce fut l’objectif des pièces théâtrales de Molière qui, en bénéficiant des faveurs de la cour, vise souvent par la force du comique la satire des travers humains ou des abus sociaux. De cette manière on voit l’hypocrisie de la fausse dévotion dans son ouvrage Tartuffe publié en 1664.

Donc les lecteurs ou les spectateurs ainsi que les écrivains trouvent dans la littérature une dimension thérapeutique qui leur permet de se distraire en soignant leurs maux.

En somme, comme nous venons de le voir, la littérature fonctionne souvent au plan novatoire comme un milieu où se réfugient les gens angoissées pour se maintenir et soigner leur maladie existentielle. Cependant, la littérature n’a-t-elle pas d’autres fonctions comme le travail sur la perfection formelle ?
Dans la mesure où il est créateur, artiste, on peut s’attendre légitiment à ce que l’écrivain s’attache à la production de belles œuvres soit de manière individuelle soit collective.

Il faut dire dès l’abord que tout vrai écrivain détient son propre style dans l’exécution de la mise en valeur de son œuvre. Autrement dit, chaque œuvre littéraire porte un cachet personnel de son auteur.

Cette démarcation relève de la beauté, c’est-à-dire la manière dont le lecteur peut retrouver ce sentiment de plaisir en lisant une œuvre. Ainsi, elle fait de cette démarcation une priorité d’autant que sa survie n’est possible que si est seulement, elle garde cette unicité esthétique. Alors, tout écrivain exploite les ressources lanigères à son avantage en imprimant dans son œuvre d’art des marques qui lui sont propres et personnelles.

Une telle appréhension est manifeste et manifestée dans toutes les créations littéraires. Raison pour laquelle, on nous parle le plus souvent de l’esthétique hugolienne ou rousseauiste. C’est une manière pour eux de s’affirmer en témoignant dans leurs œuvres leurs visions du monde.

Probablement, c’est dans ce sens que nous pouvons convoquer Francis Ponge, pour qui « le but de l’esthétique pongienne est de faire coïncider les mots avec les choses », c’est-à-dire pour lui, « le poète doit laisser aller sa sensibilité pour appréhender les objets qui l’entourent. Cette esthétique matérialiste trouve sa forme dans le poème en prose ». Il appert clairement que la forme poétique est prosodique dans l’espace de l’œuvre pongienne. Il se démarque, ainsi, de par son style, des autres formes poétiques comme la poésie versifiée. Ainsi cette conception est unanime chez les écrivains, car chacun privilégie ou du moins cherche à traduire, par le truchement du langage, les aspirations de son peuple tout en conservant ses réalités. Du coup, l’écrivain est régi, de manière consciente ou inconsciente, par cette dynamique de vouloir représenter ses réalités du monde quel qu’en soient les risques. C’est du moins le défi de tout artiste qui, en toute liberté, cherche à recréer le monde selon son entendement.

Alors, le seul motif de s’inscrire dans cette dimension lui permet de tracer son propre chemin. Ainsi, A. Camus ne dit pas le contraire en soulignant que « l’artiste libre est celui qui, à grand peine, crée son ordre lui-même ». Cette affirmation précitée revitalise au du moins confirme donc notre position sur cette question, c’est-à-dire la prévalence de l’esthétique personnelle de l’écrivain de son ses œuvres. Par conséquent, ces propos ci-dessous la confirment bien quand on nous dit que « Son style souvent volontairement neutre et sec, comme dans L’Etranger et La Peste, peut aussi être poétique lorsqu’il évoque les paysages d’Algérie (Noces, 1939) et satirique lorsqu’il juge avec ironie ses contemporains (Chute, 1956) ».

Donc, ce constat de Felix Nicodème Bikoi et all, dans Le Français en première et terminale, atteste bien cette idée en montrant que l’écrivain varie son style selon les exigences du temps.

En outre, parlant de la création des œuvres littéraires, nous pouvons dire que les écrivains ont toujours eu cette volonté manifeste et manifesté de vouloir s’identifier dans un goût esthétique commun. Ainsi, au courant de son évolution diachronique et synchronique, la littérature se définissait par rapport à la société qui l’a vue naître tout en lui imprimant ses aspirations, ses visions politiques, sociales, et culturelles. C’est la raison pour laquelle nous oserons affirmer que l’histoire de la littéraire est parcheminée des relations d’affinité, nourrie de contradictions, et morte de liberté.

C’est pour dire tout simplement que l’esthétique d’un courant littéraire est étroitement liée à son idéal, c’est-à-dire la manière dont les écrivains procèdent pour créer un cadre d’épanouissement favorable à des modèles et susceptible de leur permettre de les appliquer à la lettre. C’est ainsi que nous pouvons parler de l’esthétique du mouvement de la Négritude, de l’esthétique du roman de désenchantement dans la troisième période du roman africain. On le voit aussi dans les différents courants littéraires européens  où la constance subversive demeure la loi de l’écriture.

C’est la raison pour laquelle le mouvement Parnassien déclasse l’esthétique romantique en l’accusant de vouloir avilir la valeur de l’œuvre d’art qui, pour eux, devrait normalement s’inscrire dans la dynamique de recherche de la perfection formelle plutôt que de se borner « Tel qu’un morne animal, meurtri, plein de poussière, La chaîne au cou, hurlant au chaud soleil d’été, Promène qui voudra son cœur ensanglanté Sur ton pavé cynique, ô plèbe carnassière ».

Cette vision égoïste ou individualiste de l’art est décriée sur tous les toits par les défenseurs de « l’art pour l’art » pour qui « L’œuvre d’art ne doit servir à aucune doctrine sous peine de déchoir. » nous dit Gustave Flaubert. Toute autre est la conception de Camus qui, sentant la nécessité de se révolter contre les conformismes aveugles, mais aussi et surtout, conscient de la misère de son peuple, déclare que « Nous autres, écrivains du XXe siècle, ne serons plus jamais seuls. Nous devons savoir au contraire que nous ne pouvons-nous évader de la misère commune, et que notre seule justification, s’il est une, est de parler, dans la mesure de nos moyens, pour ceux qui ne peuvent le faire ».

Ainsi, il sied de comprendre, par le truchement de cette citation, l’appel courageux de Camus à l’endroit de tous les écrivains de son temps. C’est une occasion à jamais pour eux d’orienter leurs productions littéraire et artistique dans la dynamique de l’esthétique engagée tout en étant se comparant à « l’avocat perpétuel de la créature vivante, par ce qu’elle est vivante ».

Donc retenons que chaque courant littéraire est régi par des principes esthétiques qui lui sont identitaires.
Bref, le travail sur l’esthétique est un moyen pour perfection la vision individuelle ou collective des écrivains selon les impératifs du temps.

Proposition de Conclusion

A la lumière de cette étude sur la littérature de manière générale, nous pouvons retenir la diversité de ses fonctions. Ainsi, si la littérature se veut défenseur des valeurs nobiliaires de la société d’une part ; d’autre part elle fait sa promotion en nous aidant à nous voyager dans l’imaginaire afin de pouvoir stabiliser notre vécu quotidien.

Cependant, ces conceptions sont battues en brèche par les promoteurs de l’esthétique subversive pour qui la littérature doit être conçue de manière personnelle ou collégiale. Nous pensons alors que cette dernière perspective devrait être le crédo même des œuvres littéraires, car les publications sont de plus en plus médiocres. Dès lors on peut se demander si le succès d’une œuvre littéraire ne dépend de sa relation avec d’autres productions artistiques ?

NB : « le partage est un appel humain ; le non partage fait naître en soi un égoïsme déraisonnable » M. BADJI
M. BADJI, Professeur de Lettres Modernes Au Lycée DIOUDE DIABE IA SAINT-LOUIS

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