IOM recrute un Conseiller pour l’évaluation du Sahel

IOM recrute 01 Conseiller pour l’évaluation du Sahel

Conseil pour l’évaluation du Sahel

Nature du cabinet de conseil : Le consultant entreprendra une évaluation approfondie des politiques et stratégies actuelles dans sept pays ciblés, en se concentrant sur des domaines tels que les cadres institutionnels, l’alignement régional, la coopération transfrontalière et l’intégration des objectifs de développement et de sécurité. À la suite de l’évaluation, le consultant rédigera un rapport complet décrivant les conclusions et les recommandations fondées sur des données probantes adaptées pour relever les défis identifiés et tirer parti des possibilités d’amélioration. De plus, le consultant organisera un atelier avec les parties prenantes gouvernementales pour présenter les résultats, faciliter les discussions sur les recommandations politiques et élaborer en collaboration un plan d’action pour la mise en œuvre.
Grâce à ces objectifs, le cabinet de conseil s’efforce de contribuer à la promotion de la stabilité, de la sécurité et du développement régionaux en favorisant des mécanismes de gouvernance frontalière efficaces et coordonnés.

Contexte et portée du projet

Contexte

Alors que l’instabilité est un thème récurrent au Sahel et en Afrique de l’Ouest, les événements violents sont devenus plus fréquents et meurtriers ces dernières années et leur dynamique sous-jacente est devenue de plus en plus complexe, y compris un lien toujours plus étroit entre le terrorisme et le crime organisé.

La violence continue de s’intensifier non seulement au Sahel, mais aussi dans les pays du golfe de Guinée (Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana et Togo). Fait remarquable, dans ce contexte, plus de 40 % des événements violents et des décès se produisent à moins de 100 km d’une frontière terrestre, et 10 % des décès dus à la violence politique surviennent à moins de 10 km d’une frontière. [1]

Pour les groupes armés terroristes et les réseaux de criminalité organisée, les zones frontalières revêtent une grande importance stratégique. Ils exploitent habilement les frontières insuffisamment contrôlées et le manque de coordination entre les pays voisins pour échapper aux forces de sécurité de l’État. Pour les réseaux criminels organisés transnationaux, le contrôle des itinéraires de trafic transfrontaliers est essentiel pour leurs opérations et, par conséquent, leurs profits.

Pour les groupes armés terroristes, la proximité des frontières facilite les tactiques de délit de fuite, tandis que l’absence des forces de sécurité de l’État dans les zones frontalières reculées leur permet de soumettre par la force les communautés locales et d’exploiter les vulnérabilités de ces communautés. En outre, la criminalité organisée peut être une source de revenus pour les groupes armés terroristes, qui coopèrent avec les réseaux criminels organisés lorsque cela est opportun pour les deux parties.

La situation dans les zones frontalières périphériques est encore aggravée par les facteurs suivants, qui alimentent tous les discours radicalisés diffusés par des groupes extrémistes violents :

  • les risques climatiques,
  • l’insécurité alimentaire,
  • forte croissance démographique,
  • capacité limitée de l’État,
  • manque de gouvernance.

Dans le même temps, plus de 90 % des mouvements migratoires en Afrique de l’Ouest et du Centre restent intrarégionaux. Le commerce transfrontalier intrarégional, principalement à petite échelle, représente 12 % de la valeur commerciale de l’Afrique de l’Ouest et constitue donc un moteur important des mouvements transfrontaliers dans la région. La coopération régionale, le commerce et la libre circulation des personnes et des biens se déroulent donc dans un contexte plus précaire et instable, auquel les gouvernements locaux doivent s’adapter. [2]

Dans ce contexte, la nécessité d’une action unifiée pour promouvoir la stabilité dans les zones frontalières de l’Afrique de l’Ouest n’a jamais été aussi urgente. Dans le même temps, une double fenêtre d’opportunité émerge qui offre un élan pour la réalisation d’une approche plus unifiée dans ce contexte : premièrement, les États d’Afrique de l’Ouest ont récemment démontré une volonté sans précédent de coopération sécuritaire au-delà des frontières. Cela s’est notamment reflété dans l’Initiative d’Accra et le G5 Sahel, mais aussi dans des formats internationaux tels que le Groupe de travail sur l’Afrique de l’Ouest du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF) et le Groupe de discussion africain de la Coalition anti-EI (AFFG). Note bene : Après le coup d’État au Niger en juillet 2023 et les conséquences politiques régionales, il reste à voir quel niveau de coopération sécuritaire entre les États du Sahel central et les États côtiers peut être préservé ou ravivé. Deuxièmement, les principaux États donateurs sont en train d’adapter leurs politiques et leurs portefeuilles de projets aux nouveaux défis de la région tout en reconnaissant la nécessité d’une plus grande coordination et d’une plus grande harmonisation des efforts. Par conséquent, les États d’Afrique de l’Ouest et les États donateurs conviennent qu’une gouvernance plus efficace des zones frontalières communes et des capacités renforcées dans le domaine de la gestion intégrée des frontières sont un élément clé d’une réponse commune à la violence et à l’instabilité croissantes le long des frontières communes.

Le mécanisme

L’IBSM est une réponse au besoin urgent d’une action plus unifiée et plus ciblée dans le domaine de la gestion intégrée des frontières (IBM) et de la sécurité des frontières, de la biométrie et des preuves sur le champ de bataille (3B), ainsi que d’approches transfrontalières conjointes plus efficaces dans ce contexte. Au cours des deux dernières années, ce besoin a été régulièrement souligné par les gouvernements et les organisations régionales d’Afrique de l’Ouest, les donateurs internationaux et les agences de mise en œuvre. En améliorant la coordination et la coopération entre les parties prenantes nationales, régionales et internationales concernées, l’IBSM vise à soutenir spécifiquement les États d’Afrique de l’Ouest, les donateurs et les organisations de mise en œuvre dans la facilitation de l’action conjointe et la mise en œuvre de stratégies et de cadres politiques régionaux et nationaux à l’appui de la stabilité dans les zones frontalières. Ainsi, l’IBSM se concentre sur cinq objectifs interdépendants et complémentaires :

  • soutenir l’élaboration et/ou la mise en œuvre de cadres juridiques et politiques et permettre une gouvernance frontalière efficace ;
  • l’amélioration des infrastructures de gestion des frontières ;
  • renforcer les capacités IBM/3B et améliorer la coopération transfrontalière, y compris le soutien aux structures de coopération au niveau opérationnel telles que l’Initiative d’Accra et le G5 Sahel,
  • soutenir le développement des capacités en matière de gestion des migrations et de mobilité transfrontalière,
  • assurer l’engagement communautaire dans les zones directement touchées par les projets de renforcement des capacités d’IBM.

L’appréciation

La région de l’Afrique de l’Ouest, qui comprend sept pays, dont le Mali, le Bénin, le Togo, le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Niger et le Burkina Faso, est confrontée à de nombreux défis en matière de gestion des frontières, allant des menaces à la sécurité aux vulnérabilités économiques. Des politiques et des stratégies efficaces de gestion des frontières sont essentielles pour relever ces défis et promouvoir l’intégration, la stabilité et le développement régionaux.

Dans toute la région, il existe un paysage diversifié de politiques et de stratégies nationales régissant la gestion des frontières, reflétant différents niveaux d’élaboration, d’approbation et de mise en œuvre. Si certains pays ont fait des efforts considérables pour formuler des cadres globaux et des mécanismes institutionnels de gouvernance frontalière, d’autres sont encore en train de façonner leurs approches.

Les complexités de la gestion des frontières s’étendent au-delà des frontières nationales, ce qui nécessite une coopération et une coordination régionales. Toutefois, l’alignement et la synergie entre les différents objectifs nationaux restent un défi. Il est de plus en plus reconnu qu’il est nécessaire de favoriser la collaboration transfrontalière, le partage des données et l’allocation des ressources pour relever efficacement les défis communs.

Ces dernières années, certains pays ont entrepris des réformes institutionnelles pour renforcer leurs capacités de gestion des frontières. Par exemple, la création de l’Agence pour la gestion des frontières, les zones économiques et le libre-échange (ABEGiEF) au Bénin illustre les efforts visant à centraliser et à rationaliser la gouvernance des frontières. Il est essentiel de comprendre l’impact de ces réformes sur l’efficacité globale de la gestion des frontières pour éclairer les orientations politiques futures.

En outre, l’approche centralisée de la gestion des frontières sous la responsabilité des services de détection et de répression, notamment la police, prévaut dans de nombreux pays. Si cette approche offre certains avantages en termes d’application de la sécurité, ses inconvénients potentiels en négligeant les aspects liés au développement et en empêchant la collaboration intersectorielle méritent un examen plus approfondi.

Compte tenu de la nature multidimensionnelle des défis liés à la gestion des frontières et de l’interdépendance des dynamiques régionales, il est impératif de procéder à une analyse complète et à des orientations stratégiques. Ce cabinet de conseil vise à évaluer l’état actuel des politiques et stratégies de gestion des frontières dans les sept pays d’Afrique de l’Ouest, à identifier les domaines à améliorer et à proposer des recommandations sur mesure pour améliorer l’efficacité tout en favorisant la coopération et l’intégration régionales.

Département organisationnel / unité auquel le consultant contribue : Immigration et gouvernance des frontières (IBG).

Les tâches à accomplir

Consultants de catégorie A : Résultats tangibles et mesurables de la mission

Les responsabilités du consultant englobent trois étapes clés : (i) l’élaboration de l’évaluation, (ii) la rédaction d’un rapport avec des recommandations, et (iii) l’organisation d’ateliers avec les parties prenantes gouvernementales pour présenter des recommandations politiques et formuler un plan d’action.

  • Développement de l’évaluation : Le consultant sera chargé de concevoir et de mettre en œuvre un cadre d’évaluation complet pour évaluer les politiques et stratégies de gestion des frontières dans les sept pays d’Afrique de l’Ouest ciblés. Cela comprend la réalisation de recherches documentaires approfondies, la conception de méthodologies de collecte de données et la mobilisation des parties prenantes concernées pour recueillir les informations et les données nécessaires au processus d’évaluation.
  • Rédaction du rapport avec recommandations : À la fin de la phase d’évaluation, le consultant synthétisera les conclusions et l’analyse dans un rapport détaillé. Ce rapport décrira non seulement l’état actuel des politiques et stratégies de gestion des frontières, mais fournira également des recommandations fondées sur des données probantes pour améliorer l’efficacité, promouvoir la coopération régionale et relever les principaux défis identifiés au cours de l’évaluation. Le consultant veillera à ce que les recommandations soient réalisables, pertinentes dans le contexte et alignées sur les objectifs d’amélioration de la gouvernance frontalière dans la région.
  • Organisation d’ateliers avec les gouvernements et les parties prenantes : Le consultant organisera un atelier avec les parties prenantes gouvernementales des sept pays cibles pour présenter les conclusions, discuter des recommandations politiques décrites dans le rapport et élaborer en collaboration un plan d’action pour la mise en œuvre. L’atelier fournira une plate-forme de dialogue, de partage des connaissances et de recherche de consensus entre les principaux décideurs et parties prenantes impliqués dans la gestion des frontières. Le consultant facilitera les discussions, favorisera la compréhension mutuelle et guidera les participants dans la hiérarchisation et la mise en œuvre des mesures recommandées pour combler efficacement les lacunes et les défis identifiés.
  • Intégration du rapport final et de la feuille de route : Le consultant compilera toutes les conclusions, recommandations et résultats des étapes d’évaluation, de rédaction du rapport et d’atelier dans un rapport final complet. Ce document servira de compte rendu détaillé du processus d’évaluation, y compris les méthodologies utilisées, les données recueillies, les analyses effectuées et les recommandations formulées. Le rapport final comprendra également un résumé mettant en évidence les principales conclusions et recommandations prioritaires pour chaque pays d’Afrique de l’Ouest ciblé. De plus, le consultant veillera à ce que le rapport final soit bien structuré, facilement accessible et adapté aux besoins des diverses parties prenantes, y compris les représentants du gouvernement, les décideurs politiques et les organisations régionales impliquées dans la gestion des frontières. En outre, le consultant collaborera avec les parties prenantes concernées pour résumer les recommandations en indicateurs clés, qui seront inclus dans une feuille de route. Cette feuille de route englobera les indicateurs de divers programmes et les interventions suggérées, telles que le développement des infrastructures, la coopération accrue, la sécurité et les efforts de lutte contre le terrorisme. En intégrant les recommandations dans la feuille de route, les parties prenantes peuvent hiérarchiser et suivre les progrès de la mise en œuvre des actions clés pour combler efficacement les lacunes et les défis identifiés.

Les livrables sont détaillés ci-dessous et répartis sur une période de 90 jours consécutifs entre le 1er juin 2024 et le 31 août 2024.

Livrables

Date limite

Réunion initiale avec l’OIM pour définir les détails de la consultation.

D+1

Plan d’examen et d’évaluation sur dossier

D+15

Collecte de données – rapport préliminaire

D+60

TdR de l’atelier / développement de la méthodologie

D+60

Validation des résultats avec les parties prenantes gouvernementales / atelier sur les recommandations politiques

D+65

Rapport final (intégration des commentaires des parties prenantes – indicateurs clés)

D+85

Réunion de débriefing avec l’OIM.

D+90

Études, expérience et/ou compétences requises

Éducation

Master en sciences sociales, relations internationales, administration publique, droit, études migratoires ou dans un domaine connexe d’un établissement universitaire accrédité avec sept ans d’expérience professionnelle pertinente.

Expérience

  • Expérience dans le domaine de la migration et expérience spécifique de l’IBG, y compris opérationnelle et de travail avec des autorités gouvernementales de haut niveau.
  • Vaste expérience de la liaison avec les autorités gouvernementales, les agences des Nations Unies et d’autres partenaires de développement nationaux/internationaux et la société civile.
  • Vaste expérience de travail avec les autorités gouvernementales dans le domaine thématique de l’immigration et de la gestion des frontières.
  • Expertise avérée en matière de programmation de l’IBG comme suit : stratégies nationales de gestion des migrations et des frontières ; politique et pratique de gestion des frontières, gestion et sécurité des frontières ; la gestion intégrée des frontières.
  • Expérience dans les domaines politiques et juridiques connexes de la gouvernance des frontières et de l’immigration
  • Solide expérience dans la rédaction de rapports, de résumés, de documents analytiques, entre autres.
  • Avoir un haut niveau de connaissances en informatique dans les logiciels Microsoft (Word, Excel et PowerPoint)

Compétences

  • Capacité à travailler sous pression, à rester sur la bonne voie et à respecter les délais.
  • Compétences analytiques et de résolution de problèmes
  • Capacité démontrée à produire des rapports et des notes de service précis et compréhensibles conformément aux exigences de l’OIM ;
  • Capable de travailler dans un environnement multiculturel ;
  • Haut niveau d’autonomie au travail, tout en ayant un fort esprit d’équipe ;
  • Adaptabilité, patience, ingéniosité, résilience et flexibilité ;
  • Proactif et orienté vers les solutions
  • Déplacements requis
  • Le lieu d’affectation du consultant sera basé dans le pays et pourra impliquer 2 à 3 missions en Afrique de l’Ouest (Dakar,
  • Abidjan et/ou toute autre destination pertinente pour la mission).

Compétences

Valeurs

  • Inclusion et respect de la diversité : respecte et promeut les différences individuelles et culturelles ; encourage la diversité et l’inclusion dans la mesure du possible.
  • Intégrité et transparence : maintenir des normes éthiques élevées et agir conformément aux principes, règles et normes de conduite de l’organisation.
  • Professionnalisme : faire preuve de sang-froid, de compétence et d’engagement et faire preuve de discernement dans les situations quotidiennes.

Compétences essentielles – indicateurs comportementaux

  • Travail d’équipe : développer et promouvoir une collaboration efficace au sein des unités et entre elles pour atteindre des objectifs communs et optimiser les résultats.
  • Obtenir des résultats : produire et fournir des résultats de qualité en temps opportun et en fonction du service ; est orienté vers l’action et déterminé à atteindre les résultats convenus.
  • Gérer et partager les connaissances : cherche continuellement à apprendre, à partager les connaissances et à innover.
  • Responsabilité : s’approprier la réalisation des priorités de l’Organisation et assumer la responsabilité de ses propres actions et des tâches déléguées.
  • Communication : encourage et contribue à une communication claire et ouverte ; Explique des sujets complexes de manière informative, inspirante et motivante.

Comment postuler

Les candidats intéressés sont invités à soumettre leur candidature par e-mail à recrutementdkr@iom.int en indiquant « ROWCA-HR-24-008-CFA » sur la ligne d’objet, avant le 27 mai 2024.

L’OIM n’accepte que les candidatures accompagnées d’une lettre de motivation ne dépassant pas une page précisant la motivation de la candidature ainsi qu’un CV détaillé.

Seuls les candidats présélectionnés seront contactés.

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