Programme de Modernisation des Villes du Sénégal (PROMOVILLES).

Programme de Modernisation des Villes du Sénégal (PROMOVILLES)

Le Programme de Modernisation des villes (PROMOVILLES) prévoit la réalisation, dans différentes villes du Sénégal, de plus de 300 Km de voiries incluant leurs dépendances (assainissement, éclairage public et aménagement paysager) pour un coût global de 280 milliards.

Contexte

Au Sénégal, l’analyse de la structure géographique de la population et de son évolution au cours des dernières décennies, montre un phénomène d’urbanisation galopante avec un taux d’urbanisation de 45% (SES 2013, ANSD). Ce taux qui était de 23% en 1960 a presque doublé en 50 ans ; ce rythme d’urbanisation va s’accélérer au cours des prochaines années si l’on sait que le taux de croissance démographique qui est estimé à 2,9% par an correspond à un doublement de la population tous les 25 ans. Cette situation loin de traduire des performances de croissance économique, procède plutôt de l’exode massif des populations rurales, constitué à majorité de jeunes entre 15 et 29 ans , vers les centres urbains, du fait de la pauvreté qui sévit dans les campagnes. Cette pression démographique importante et cette urbanisation incontrôlée est source de problèmes liés :

a) à la mobilité, près d’un ménage sur cinq accède difficilement (une heure ou plus) au moyen de transport public le plus proche de leur domicile

b) à l’insécurité due à un défaut d’éclairage ;

c) au phénomène d’inondation accentué par les changements climatiques.

De plus, on note que dans la plupart de nos villes, le transport routier reste confronté, entre autres, à l’étroitesse du réseau inégalement réparti et déficitaire avec un impact négatif sur l’offre de services de transport public. Jouant un rôle prépondérant dans le processus de développement socio économique, le transport routier assure plus de 90 % des besoins de déplacements des personnes et des biens. Il occupe, en particulier, une place incontournable dans l’accès des populations aux services sociaux.

Par ailleurs, Le Sénégal a adopté en 2014 un nouveau modèle de développement pour accélérer sa marche vers l’émergence. Cette stratégie est incarnée par le Plan Sénégal Emergent (PSE) à l’horizon 2035, référentiel de la politique économique et social sur le moyen et le long terme.

Le Plan Sénégal Emergent ambitionne de réduire les inégalités sociales en corrigeant, entre autres, les disparités locales d’accès aux infrastructures et services de base.

Ainsi, l’axe 2 du PSE (2014-2018) met un accent particulier sur la satisfaction des besoins sociaux de base comme facteur essentiel à la promotion du développement humain durable.

Dans ce grand chantier de la lutte contre les inégalités sociales, la décentralisation est appelé à jouer un grand rôle à travers la mise en oeuvre par les pouvoirs publics de l’acte III de la décentralisation dont le but est d’« organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement durable à l’horizon 2022 ».

Justification

Pour relever l’ensemble des défis relatifs à une amélioration durable des conditions de vie de sa population, le Sénégal a élaboré un agenda de transformations économiques et sociales nécessaires et suffisantes pour se diriger surement vers l’émergence avec une société solidaire dans un Etat de droit.

C’est dans cette perspective et dans le but de satisfaire la demande sociale croissante que le Gouvernement du Sénégal a décidé d’élaborer et de mettre en oeuvre le présent Programme de Modernisation des Villes (PROMO-VILLES) après le lancement du Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC).

Ce programme se propose d’impulser une dynamique de croissance économique endogène, intégrée et soutenue pour relever le niveau d’accès aux services sociaux de base dans les centres urbains.

Ainsi, au niveau socio-économique, le présent Programme se justifie par la nécessité de réduire les inégalités en matière d’accès aux infrastructures routières et d’assainissement entre les centres urbains et la vulnérabilité de ces zones face aux phénomènes de changement climatique (inondation).

Il s’agira prioritairement d’améliorer la fourniture des infrastructures routières, d’assainissement et d’éclairage public dans les zones ciblées, notamment urbaines, afin de procurer aux populations de meilleures conditions de vie ainsi que des opportunités économiques où qu’elles puissent se trouver sur le territoire national.

Le Programme est cohérent avec les politiques publiques visant à promouvoir la déconcentration et une meilleure planification des interventions de développement au niveau local, ciblant la réduction de la pauvreté et l’exclusion sociale. Il contribuera au renforcement du rôle des acteurs locaux, des collectivités locales et des services.

Il contribuera ainsi aux efforts de développement de l’économie locale, à la mise en place d’un réseau d’échanges structuré pour un développement plus équilibré du territoire national et favoriser l’émergence des villes pour un développement plus durable.

Par ailleurs, il contribuera à réduire le sous emploi dans les villes en permettant aux jeunes citadins de trouver un emploi aussi bien pendant la phase d’exécution que pour l’entretien de ces ouvrages.

Enfin, le Programme de modernisation des villes est conforme aux objectifs stratégiques du Ministère des Infrastructures notamment dans l’amélioration de la mobilité urbaine à Dakar et dans les grandes villes où des programmes de voirie ont été déjà développés.

Les objectifs du programmes

a) Objectif global

La finalité du programme est d’améliorer significativement les conditions de vie des populations dans les centres urbains.

b) Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques de ce programme sont :

  • le renforcement de l’accès des populations urbaines aux infrastructures routières en vue de faciliter leur déplacement en sécurité avec une réduction significative des coûts des transports et une amélioration sensible de la mobilité ;
  • le renforcement du système de drainage des eaux pluviales pour faire face aux phénomènes d’inondation ;
  • le renforcement de la sécurité des personnes et des biens à travers un système d’éclairage public conforme aux normes requis en la matière ;
  • l’amélioration du cadre de vie des populations par la réalisation d’espaces publics avec un type d’aménagement respectant les normes environnementaux

Description

Ce programme qui est exécuté par AGEROUTE Sénégal se décline en 04 composantes que sont :

  • Composante 1 : Développement d‘infrastructures routières et leur dépendances : Réalisations de plus de 700 Km linéaires de voiries avec assainissement eaux pluviales, éclairage public et aménagements paysagers.
  • Composante 2 : Aménagements et mesures connexes ; Réalisation d’équipements sociaux économiques de bases (Réhabilitation/construction d’écoles, poste de santé, gare de gros porteurs, plateformes multifonctionnelles pour les jeunes, maisons communautaires pour les femmes ; renforcement de capacité)
  • Composante 3 : Appui institutionnel aux collectivités locales ; (renforcement de capacité, équipements, mis en place de SIG…)
  • Composante 4 : Gestion du programme.

Le coût prévisionnel du programme (PROMOVILLES) est évalué à près de 280 milliards de FCFA sur la période 2015-2025.

Le gouvernement du Sénégal a démarré l’exécution du programme par :

  • une phase pilote à hauteur de 75 milliards de FCFA sur fonds propres de l’Etat et qui est en cours d’exécution pour un linéaire de 103 Km de voiries y compris le drainage des eaux pluviales, l’éclairage public et les aménagements paysagers. Le tableau en annexe 1 présente les axes en cours de travaux ou terminés pour cette phase.
  • une phase 1 d’un montant de 89 milliards répartie entre la Banque Africaine de Développement BAD (75 milliards de FCFA) et l’Etat du Sénégal. Dans cette phase, le PROMOVILLES intervient dans la région de Dakar et dans 10 communes/villes du Sénégal qui sont principalement des capitales régionales (Saint-Louis, Ziguinchor, Matam, Louga, Kolda, Tambacounda, Kaolack, Diourbel, Thiès, Mbour). Ces travaux devraient démarrer en fin 2017. Le tableau en annexe 2 présente les axes sur lesquels, ces travaux vont intervenir.
  • une phase 2 d’un montant de 84 milliards dont 81 milliards financée par la Banque Islamique de Développement (BID) et qui concernera :
  • la réalisation de 63 Km linéaires de voiries assainies, éclairées et avec des aménagements paysagers dans les villes de Dakar, Guédiawaye, Pikine, Rufisque (avec notamment l’élargissement du Boulevard Maurice Gueye de Rufisque) ;Touba et Mbour.
  • le reprofilage et la couverture du canal Ouest de Rufisque ;
  • l’aménagement des bassins versants de Yeumbeul et Malika ;
  • la construction d’une digue route entre le premier pont de Matam et le quartier Nawel dans la commune de Matam.

Ce financement a été approuvé par le Conseil d’Administration de la Banque le 01 octobre 2017 et la signature des accords de prêt ont été signés le 14 octobre 2017. Programme de Modernisation des Villes du Sénégal (PROMOVILLES).

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